La demande de télétravail est importante chez les salariés, et pour cause; quand il est possible, il permet d’augmenter considérablement le bien-être. L’employeur s’y retrouve également, avec un gain de productivité et en brisant les limites géographiques au recrutement de talents.
A l’occasion de la réforme du télétravail facilitant sa mise en oeuvre, voici un tour d’horizon des avantages que peut apporter cette organisation de plus en plus prisée.
Les nombreuses vertues d’un télétravail toujours plus demandé
Travailler ailleurs que dans les locaux de son employeur est une aspiration exprimée par de plus en plus de salariés. Une étude du cabinet de conseil RH Kronos en date de juillet 2016 (infographie) estime que 71% des français voient le télétravail “comme une véritable révolution que les entreprises devraient s’empresser de développer”.
Les avantages, listés par cette même étude, sont plutôt explicites :
- Une diminution de 5,5 jours d’arrêts par télétravailleur, et 2,5% d’augmentation du temps de travail.
- Une productivité augmentée de 22% en moyenne
- Une bien-être favorisé par 37 minutes de temps moyen gagné en famille ou pour soi, et 45 minutes de temps moyen de sommeil supplémentaire par jour. Ces gains sont notamment dûs à une réduction moyenne de 40 minutes du temps de trajet domicile / travail.
Un rapport de l’Organisation Mondiale du Travail du 15 février 2017 fait également référence à ces avantages : “plus d’autonomie relative au temps de travail qui conduit à plus de flexibilité en termes d’organisation du travail, réduction du temps de déplacement qui se traduit par un meilleur équilibre travail/famille et une productivité accrue”.
Un télétravail particulièrement adapté dans le numérique, l’exemple de Trello
Trello a fait du télétravail la pierre angulaire de sa politique RH, avec 60% de télétravailleurs, et n’hésite pas à en faire un outil de communication et de promotion pour recruter les talents. Elizabeth Hall, directrice du recrutement, évoquait en effet la volonté de “ne pas se priver d’un talent rare sous prétexte qu’il habite à l’autre bout du monde”.
Débutée en 2014, cette organisation du travail a comme point de départ le souhait d’un développeur de partir vivre à Hawaï. Au lieu d’accepter sa démission, le télétravail a été proposé en test. De nouveaux processus ont donc été créé pour s’adapter et l’employé s’est avéré plus productif que lorsqu’il était dans les locaux new yorkais.
Tout le processus de recrutement se fait donc à distance, puis la nouvelle recrue se voit aménagée chez elle un bureau aux frais de Trello. Bien sûr, chaque salarié doit se distinguer par une autonomie forte.
Plusieurs règles sont nécessaires afin d’accorder les salariés : tout le monde doit se baser sur l’heure de New York pour que tous soient connectés en même temps et que certains ne travaillent pas trop par rapport aux autres. Des pauses virtuelles sont aussi organisés, où des salariés vont devoir discuter entre eux mais pas de travail.
Trello met en avant son modèle pour accroître sa visibilité et propose d’ailleurs des astuces pour la mise en place du télétravail.
Cette organisation est facilitée outre atlantique par un management qui accorde davantage de confiance aux salariés, un concept encore compliqué en France.
Des freins au télétravail encore présents
La pratique du télétravail est encore bien minoritaire en France, avec 16,7% des français télétravaillant plus d’une journée par semaine. Cela est notamment dû à un blocage psychologique des managers qui craignent un temps de travail effectif moindre et doivent accepter d’avoir un contrôle moindre sur leurs collaborateurs.
Cependant, une tendance à faire plus d’heures est observée, Trello fait d’ailleurs face à ce problème. Alexia Ohenassian, international product marketing manager, explique que “contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’un des problèmes quand on travaille chez soi, n’est pas de se mettre au travail, mais de s’arrêter.” C’est notamment le cas pour ceux qui n’ont pas d’enfant, il faut alors bien veiller à ne pas les laisser faire davantage d’heures.
Le contraire peut entraîner un chevauchement entre travail rémunéré et vie personnelle, engendrant alors un haut niveau de stress.
La législation pourrait à terme s’emparer de ce besoin de déconnexion avec des mesures concrètes, comme par exemple l’extinction des serveurs en dehors des heures de travail pour empêcher les emails pendant les temps de repos et les vacances.
Une organisation du travail à utiliser au cas par cas, comme levier du bien être du salarié
Les sociétés qui ont sauté le pas du télétravail ont pu en apprécier tous les bénéfices.
Le taux de satisfaction lié au télétravail est de 96% pour les télétravailleurs, les managers et employeurs réunis. Permettre l’autonomie et la flexibilité favorise la création d’un lien de confiance favorable à la productivité.
Toutefois, pour une organisation efficace, il faut bien prendre en compte le profil du salarié. Est-il assez autonome ? A-t-il besoin d’être managé chaque jour ? Bien qu’il la confiance soit de mise, tout le monde n’est pas encore prêt à travailler à distance.
De la même manière, il faut écouter les envies du salarié. Le télétravail doit être un choix, et il ne doit pas forcément être exercé à plein temps. Un télétravail occasionnel d’un ou deux jours par semaine et le reste au bureau, s’il est possible, peut être un bon compromis.
Plus généralement, le télétravail peut être un bon levier parmi d’autres pour augmenter l’indice de bien être au travail, dont l’importance prend aujourd’hui une ampleur considérable.